Sandy Burgess, journaliste et communicateur d'exception

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À propos de sandy Burgess

Un journaliste et un éditorialiste respecté

Texte de Mario Bélanger repris des Jardins commémoratifs de Rimouski

Né le 14 mai 1931, Sandy Burgess a été un journaliste et un éditorialiste respecté dans tout le Bas-Saint-Laurent. Défenseur des pauvres et des opprimés, il n'avait pas son pareil pour dénoncer les injustices sociales et les abus politiques. Sa carrière s'est déroulée à CJBR, à CFLP, à Radio-Canada et au journal Progrès-Écho. Sa forte personnalité était soutenue par une culture encyclopédique, un amour intense pour sa région, une générosité envers les gens et aussi, par un humour pétulant. Ses éditoriaux, qu'il lisait avec sa voix forte, avaient de grandes répercussions dans l'opinion publique. Il a contribué à former de nombreux journalistes et annonceurs, notamment Bernard Derome et Pierre Nadeau. Il est décédé le 30 août 1983. Une rue porte son nom à Rimouski.

Sandy Burgess, le bâtisseur, a-t-il vraiment tiré sa révérence?

Texte de Denis Dion lu lors du lancement de la Fondation à Rimouski le 5 juin 2009

Un personnage

Il nous a quittés, il y a plus de 30 ans, mais on a l’impression qu’il est encore un peu parmi nous. Mais alors, qui était cet homme qui avait tellement de « présence » qu’un quart de siècle n’a pas altéré le souvenir qu’il nous a laissé?

On sait que sa famille est arrivée à Rimouski pour travailler au moulin des Price, celui qui était sur le bord de la rivière. On sait qu’il a fait son cours classique au Séminaire. On se souvient de son humour, de son rire détonant, de sa culture immense, de sa grande générosité et de son amour indéfectible pour le Bas-Saint-Laurent. Sandy Burgess était à la fois entier… et multiple. Et de tous ses personnages, l’un de ceux qui ont le plus marqué les personnes et le milieu régional est sans doute le Sandy Burgess « bâtisseur ».

Tout d'abord, bâtisseur de médias. Il ne les fondait pas. Mais il a vécu près de 30 ans de CJBR et il était le complice d'André Lecomte, quand celui-ci a lancé CFLP en 1978. C'est à l'intérieur de la maison que le bâtisseur faisait sentir sa présence: il contribuait fortement à la personnalité « de la station », qui avait un peu « sa personnalité ».

Une voix

Un bâtisseur de carrières. Cet homme – que sa nature ne portait pas à mettre des enfants au monde – a donné naissance à combien de journalistes, d’annonceurs ou tout simplement de communicateurs. Elle est longue, la liste des gens de radio, de télé ou de médias connus qui témoignent de l’influence que Sandy Burgess a eue sur leur vie professionnelle. Et parfois, c’était comme un destin… La vie de celui qui vous parle a été littéralement transformée, et de façon permanente, par un coup de téléphone reçu de Sandy Burgess un vendredi après-midi, en 1978. J’entends encore sa voix…

Un éditorialiste

Sandy Burgess était aussi un bâtisseur d’opinions. On se souvient de ses célèbres « éditoriaux » à télé ou à la radio, et de ses chroniques dans le Progrès Écho. Sa plume était vive, appuyée solidement sur les faits et elle ne craignait pas de dénoncer quand l’éditorialiste jugeait que c’était nécessaire. Et s’il n’y avait eu que la plume… Une voix de stentor ajoutait à l’énergie, voire à la véhémence du texte. Et en coulisse, après, on pouvait entendre le rire immense qui signifiait : « Hein! Je leur ai dit! »

Et nous nous retrouvons, 32 ans plus tard, à parler encore, à sentir encore parmi nous ce qu’il a bâti, ce qu’il nous a laissé. Et on peut tenter d’imaginer ce qu’il aurait encore érigé, s’il ne nous avait quitté dans la jeune cinquantaine, au mois d’août de 1983.

Mais le bâtisseur a-t-il vraiment tiré sa révérence?

Est-ce qu’il ne continuerait pas de mettre des briques les unes sur les autres, de l’endroit où il se trouve, en nous faisant un clin d’œil et avec le sourire moqueur qu’on lui connaît? En effet, que se passe-t-il aujourd’hui, sinon que Sandy Burgess, un quart de siècle après nous avoir quittés, nous montre qu’il est tellement un bâtisseur qu’il contribue à ériger… une Fondation.



Pour Sandy

Poème de Michel Garneau en hommage à Sandy Burgess, lu par Eudore Belzile lors du lancement de la Fondation à Rimouski le 5 juin 2009

J'avais dix-sept ans quand j'ai connu le phénomène,
que j'avais bien fait rire en parlant de « village »;

Il m'avait vite suggéré que si je tenais à la vie
c'était une expression que j'allais éviter à tout prix,

Rimouski était une ville à part entière, épiscopale à plein
et on y pratiquait une sorte de villisme, mettons, étroit

et le phénomène qu'était Sandy Burgess a commencé
de m'enseigner bien des us et des manières

d'y survivre, dont la première était de développer
mon sens de l'humour et de ne pas prendre trop au sérieux

la curiosité de mes nouveaux concitoyens qui s'avérerait
assez bonne enfant une fois qu'elle serait un peu satisfaite.

Son pilotage discret m'a vite donné confiance, assez même
pour que je lui montre les poèmes que je me suis mis

à écrire comme un bon pour contrer une solitude grande
et bonne, et ses remarques étaient précises et justes

et avait toujours à faire avec la langue, sa qualité,
et avec la possibilité que le lecteur soit touché;

ainsi il me dénichait les clichés qu'il fallait défaire
et les vieux trucs vers lesquels on va si facilement

quand on est jeune. Drôle et généreux, c'est à lui que je dois
que mes deux premiers poèmes aient été publiés

dans le Progrès du Golfe, ce qui n'était pas vraiment
une bonne idée, car le lendemain on me criait

d'un bord à l'autre de la rue : maudit poète ! Aujourd'hui,
je trouve ça drôle, mais alors, c'était cuisant, ça brûlait.

Sandy m'avait dit que quand on publiait des poèmes
écrit si fortement à la première personne du singulier,

le je ainsi lancé dans le monde s'exposait à des réponses,
disons, personnelles, car j'avais ainsi mis toute l'attention

sur moi, qui devenait le sujet et l'objet de mon poème.
La leçon était publique, elle était d'importance, elle a porté.




 

Sandy Burgess

Donc, Sandy m'a appris deux ou trois choses cruciales;
c'était aussi, dans les petits combats quotidiens

un beau complice. Ainsi, je me souviens ému du moment
où j'avais le caquet bien bas et qu'il m'a questionné

et que je lui ai dit que j'avais les bleus, pour au moins
vingt-quatre bonnes raisons, dont la dernière était

que j'étais cassé comme le légendaire coul, ce qui excluait
la soulographie qui était mon remède habituel;

il m'a tendu laconiquement un billet de vingt dollars,
qui, en ces temps, permettait une sérieuse baloune

et même d'aller manger quelque chose après,
disant seulement : « Tiens, c'est un don, pas un prêt. »

Comme pour rendre le geste plus gratuit
et la baloune plus légère.

Le dernier souvenir est assez curieux, c'est quand Sandy
a été à Montréal, pour la Société Radio-Canada,

et que le rencontrant, il m'annonce son départ,
qui me surprend beaucoup. Il semblait grimper

en une grosse carrière dans cette étrange Société,
mais il m'interrompt pour dire succinctement:

« Premièrement, ici, à Montréal, on ne voit jamais personne!
Deuxièmement, j'aime autant être un gros chien

dans un petit chenil, qu'un petit chien dans un gros!
C'était, je crois, bien dit. Et Sandy est rentré à Rimouski

faire tout ce qu'il a fait, pour votre bien et votre édification,
avec sa belle humeur, son humour et toute sa générosité.

2 juin 2009


Épitaphe de Sandy Burgess

Épitaphe de Sandy Burgess

Sandy: un artiste de la communication

Texte de Claude Morin publié le 12 mai 1993, à l'occasion du 10e anniversaire de la mort de Sandy Burgess

Il y aura bientôt dix ans, la région perdait un grand communicateur, en la personne de Sandy Burgess. Cet homme de caractère, à la voix tonitruante et au rire à l’emporte-pièce, était un être profondément humain.

Son humanisme s’exprimait d’abord à l’égard de la grande nature. Sandy, si solide dans son argumentation intellectuelle, devenait petit enfant pour s’émerveiller devant un coucher de soleil, un clair de lune ou les couleurs des arbres du Haut-Pays de la Neigette.

Sa région était son pays, dans le sens du pays que l’on habite. Et, il n’y a pas de doute possible, Sandy habitait entièrement son pays. Ce coin de terre lui tenait tellement à cœur qu’il savait apprécier autant la beauté et le calme de sa contrée que la vivacité et les débats de son espace habité.

En fait, si Sandy maîtrisait aussi bien l’art de la communication, c’est en raison de sa grande sensibilité. Ceux et celles qui ont côtoyé Sandy le savent, un rien pouvait l’émouvoir et toute injustice l’enflammait d’une colère qu’il avait peine à contenir.

J’oserais dire que Sandy Burgess était un véritable pur sang intellectuel et que la vitesse de circulation de son adrénaline n’avait d’égale que la force de propulsion de la fusée Saturne 5.

Cette sensibilité hors du commun et cette émotion en latence faisaient de cet homme un être intellectuellement redoutable, doté d’une exceptionnelle capacité pour échafauder une théorie.

Avec son bagage d’homme de lettres et de culture, Sandy avait un sens inné pour découvrir le talent, encourager les débutants et conseillers les vétérans.

Bien sûr, l’artiste de la communication a commis quelques impairs dans ses emportements éditoriaux et c’est probablement ce qui lui causait ses plus grands soucis.

Sa liberté d’expression et sa défense perpétuelle des droits journalistiques en ont fait un plaideur impitoyable des causes qui lui tenaient à cœur.

C’est donc avec beaucoup d’à propos, qu’il y a dix ans, à la fin du mois d’août 1983, les stations de radio CFLP et CJBR, ainsi que le Club de presse de Rimouski ont fait graver l’épitaphe suivante à la mémoire de Sandy Burgess:

Les qualités du journaliste : le brillant et la soudaineté de la pensée (Balzac)



Un commentaire rigolo de Sandy Burgess

Par Mario Bélanger

Sandy Burgess était un homme spontané, fougueux. Selon son humeur du jour, il pouvait autant être jovial que colérique. On le sentait parfois prudent, sur ses gardes, mais d'autres fois espiègle, taquin comme un enfant.

J'ai souvenir d'une anecdote qui s'est déroulée au tout début des années 1980. Le Club de presse de Rimouski, très dynamique à cette époque, préparait, en janvier, une soirée durant laquelle on se moquait un peu des travers de l'actualité régionale. C'était un gala très couru, non seulement par les journalistes et agents d'information qui faisaient partie du Club de presse, mais aussi par les leaders de la région, politiciens compris. La soirée a eu lieu à l'hôtel Horizon Bleu, de Sacré-Cœur.

Cette année-là, certains problèmes de l'agriculture avaient fait la manchette. Pour cette soirée, j'avais donc préparé un sketch humoristique qui se déroulait dans une famille d'agriculteurs. Cette famille était étonnée de voir qu'enfin, les médias et les politiciens s'intéressaient à leur sort. Avec des perceptions et dans des styles très variés...

Sur scène, les acteurs résumaient, non sans les parodier, le compte rendu des nouvellistes et commentateurs de la région. Les hebdos (oui, il y en avait deux ou trois dans ce temps-là...) avaient leur point de vue. La télévision de CFER aussi. Pareillement pour Radio-Canada, en radio et en télévision.

Mais comment traiter le point de vue toujours percutant de Sandy Burgess sur un tel dossier? J'avais donc rédigé un texte imitant son style. Soudainement, j'ai eu l'idée de faire lire ce texte par M. Burgess lui-même, même si je savais qu'il ne se présentait jamais à ce genre de soirée.

Je vais donc le voir à la station de radio CFLP, où sa voix robuste faisait trembler le micro. Je lui demande s'il accepterait d'enregistrer mon texte (sur une cassette...) pour qu'on le diffuse durant la soirée qui s'en venait. Spontanément, sa réponse est négative. Le monsieur n'a vraiment pas envie de s'embarquer dans ces balivernes.

Je réussis quand même à lui expliquer le contexte, insistant sur le fait qu'un commentaire de Sandy Burgess est indispensable à cette présentation. Il finit par consulter les deux paragraphes. Pouffe de rire. Se dirige vers le studio. Enregistre mon texte. Ajoute même quelques phrases de son cru...

Finalement, le commentaire rigolo de Sandy Burgess a été présenté dans cette soirée du Club de presse, sur un enregistrement audio, comme si la radio émettait en direct. La surprise a été totale. Je me souviens, c'est Jean Brisson lui-même qui avait pesé sur le piton pour mettre la cassette en marche.

30 avril 2018


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